Sud-Ouest du 25/12/09
CARBON-BLANC. Depuis neuf ans, les Bauer ouvrent au public les portes de leur maison décorée
Le Père Noël reçoit
C'est au 17 de la rue Jean-Jaurès. Les voitures se garent un peu partout, les familles en descendent, fourmillant d'enfants excités. La faute au Père Noël qui ouvre sa maison chaque soir de 18 à 20 heures depuis le 4 décembre. Neuf ans que ça dure et ça commence à se savoir : 1 500 personnes sont venues le week-end dernier voir la chaumière.
Après être passé sous le portique d'entrée, un lutin jovial vous accueille : Robert Bauer, chef d'orchestre de ce concert de lumières. Il faudrait trois pages pour lister toutes les décorations rassemblées en si peu d'espace, du village-miniature aux innombrables peluches en passant par la cigogne et l'étoile sur le toit, les branches de houx et de sapin qui encadrent les fenêtres. « Les nouveautés de cette année, ce sont les automates », renseigne Robert. « Des amis américains me les ont envoyés. »
36 000 ampoules
« Le traîneau mobile n'était pas là non plus l'an dernier » : Chloé a l'oeil. La petite fille d'Ambarès a déménagé en Belgique, mais de retour pour les fêtes, direction la maison du Père Noël. « L'an dernier, elle venait tous les jours », raconte Évelyne, la maman. « Elle avait demandé au Père Noël un papa... » Et Max est là cette année, qui découvre la maison illuminée.
« Ma princesse est là ! » s'exclame Rosy. L'épouse de Robert a réalisé tous les costumes de lutins que portent les quelques amis venus donner un coup de main à l'accueil. Elle est fière de son mari, Rosy. « Vous cherchez aussi les fils, vous, hein ? », nous dit-elle, alors que c'est vrai, on essaye de comprendre comment ça marche : on ne voit aucun câble, aucune prise de courant, aucun transfo. Diabolique, Santa Claus ?
C'est Robert, le sorcier. Un mois, trois jours et 4 km de fils électriques pour décorer la maison qu'il habite avec Rosy depuis 41 ans. Sa chute d'une échelle en août et son mois d'immobilisation lui ont fait craindre le pire : ne pas être au rendez-vous du Père Noël. La première année, 2 600 ampoules. Aujourd'hui, on en compte (c'est une expression) 36 000 ! Et Copenhague, Robert, c'est loin de Carbon-Blanc ?
« Toutes les ampoules sont en basse tension à 24 volts, c'est une obligation pour pouvoir accueillir du public. Nous avons un fils de 24 ans et pas de petits-enfants », raconte le chef d'atelier à la retraite. « C'est une façon d'offrir aux enfants un peu de magie. La maison du bonheur. »
Une entreprise de décoration a offert du vin chaud, des commerçants de Bassens / Carbon-Blanc ont amené 45 kg de bonbons. Tout est gratuit. Les adultes aussi sont cueillis. « Je trouve que c'est décoré avec goût, ce n'est pas criard », dit Béatrice Boutinaud venue du Bouscat avec Lola et Marion. Le Lormontais Éric Rossignol et la petite Tessa ont amené le collègue Pablo Marco et Zoé : « J'ai essayé chez moi, mais c'est du PVC, j'y arrive pas ! »
La tour du Prater miniature
Au fond de la terrasse, on se presse pour admirer la « grande » roue, réplique minutieuse de celle du Prater à Vienne. Robert est né dans la capitale autrichienne. Le jardin à l'arrière de la maison est tout aussi décoré (on vous conseille le Père Noël sortant du puits) mais inaccessible comme l'intérieur de la maison. Robert, qui pense à tout, a installé devant la barrière une petite estrade pour que petits et grands puissent jeter un oeil.
Jamais de casse, pas un incident durant toutes ces années. Près du portique, une urne du Téléthon joue les prolongations dans la maison du Père Noël de Carbon-Blanc.
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